
Edito Juin 2025
1700 ans du Concile de Nicée : contemplons le Divin Cœur de Jésus présent dans la Sainte Eucharistie
En fêtant cette année les 1700 ans du Concile de Nicée, qui se tint du 20 mai au 25 juillet 325 à la demande de l’Empereur Constantin, nous ne fêtons pas un obscur événement passé : nous fêtons la beauté du mystère du Christ Notre Seigneur, à la fois si transcendant et si proche de l’homme. Le mystère divin du Christ nous conduit à adorer le Sacré Cœur de Jésus présent dans la Sainte Eucharistie.
L’enjeu ? Définir et expliciter la foi de l’Eglise concernant l’identité divine de Jésus, en réponse à l’hérésie arienne qui considérait que Jésus n’était qu’un homme, qu’il ne pouvait pas être de la même nature divine que le Père. L’hérésie devenant une cause de division de l’Empire, c’est l’empereur lui-même qui convoqua 300 évêques d’Orient et d’Occident en Concile !
Or, le concile de Nicée proclamera la foi trinitaire de l’Eglise, en déployant le symbole de la foi au Père et au Fils et au Saint Esprit, déclarant ainsi que le « Seigneur Jésus-Christ, [est] le Fils unique de Dieu, né du Père, c’est-à-dire de la substance du Père, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ; engendré, et non fait, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait, ce qui est au ciel et sur la terre. » En 381, le concile de Constantinople viendrait compléter ce symbole en développant le paragraphe sur la divinité du Saint Esprit, précisant davantage la foi trinitaire de l’Eglise, c’est-à-dire la consubstantialité des Trois Personnes divines, dont l’une a marché sur la Terre pour nous plonger dans cette Vie…
Qu’est-ce que cela signifie ?
En ce mois du Sacré Cœur, nous savons par la foi que Dieu le Père engendre éternellement un Fils dans l’unité de l’Esprit Saint qui les unit. Or ce Fils est le Verbe en qui tout fut créé, qui s’est fait chair et a habité parmi nous. Ce Fils a assumé toute notre vie humaine. « En Lui, Dieu, pour se faire proche et accessible aux hommes, s’est révélé à nous dans les yeux confiants d’un enfant, dans l’esprit éveillé d’un adolescent, dans les traits mûrs d’un homme. » En lui le Cœur de Dieu est tangible : le Christ est la deuxième Personne de la Sainte Trinité, qui tout en étant et demeurant vraiment Dieu, s’est vraiment fait homme et nous a tant aimés – Dilexit nos – qu’Il a été transpercé par nos péchés sans renoncer à nous pardonner et à nous ouvrir les flots du salut et de la vie divine. Le Cœur de Jésus est le Cœur du Ressuscité : Cœur du Dieu vivant, Coeur ardent, Cœur vivifiant, qui supporte tant d’indifférences !
La confession de foi de Nicée nous invite à croire, au-delà des sentiments, des goûts et des émotions, que tout le mystère de Dieu est présent dans le Christ, que tout le mystère du Christ est présent dans la Sainte Eucharistie, avec son Corps, son âme et sa Divinité.
Par conséquent, approchons nous du mystère de l’Eucharistie avec une foi vive et pleine de gratitude, consolons le Cœur du Seigneur par notre attention à nous convertir, à l’accueillir, et à nous livrer avec Lui quotidiennement là où il nous attend et nous précède.
Abbé Gonzague Delahaye (diacre en début de mois, prêtre en fin de mois)
[1] Pape Léon XIV, Homélie du 9 mai 2025 lors de la messe de clôture du Conclave.
[2 « Il nous a aimés » : Titre de la dernière lettre encyclique du Pape François sur le Sacré Cœur de Jésus.