Edito Mars 2025

Le carême :
Chemin de conversion et de communion

Ce 5 mars sera le mercredi des Cendres et l’entrée en carême pour cheminer ensemble vers Pâques. Et le 4ème dimanche de carême sera celui de « Laetare », c’est-à-dire de la joie, où l’Église nous invite, au cœur de ces 40 jours de préparation à Pâques, à goûter le bonheur d’être en chemin de conversion. Cela est notamment signifié par la couleur liturgique rose, comme une forme de mixte entre le violet de la pénitence et le blanc de la fête ! C’est cette occasion qu’a choisi le Pape François pour les « 24h pour Dieu » afin que chaque chrétien puisse prier et recevoir le pardon du Seigneur, et ainsi faire l’expérience de la miséricorde infinie du Père. « Il y aura plus de joie dans le Ciel pour un pécheur qui se convertit que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion » nous dit Jésus (Lc 15, 7). Dans notre paroisse, cela se matérialise déjà par de nombreux créneaux de confession (chaque jour à St Louis !) et une journée du pardon lors de la Semaine sainte.
La liturgie (les vêtements, les objets, les gestes, les paroles, etc.) que nous ne comprenons pas toujours très bien, est pourtant, aussi, une réalité pédagogique. Elle a pour but de nous faire grandir dans la foi en vivant du Christ. Les gestes et les signes extérieurs que nous sommes invités à poser ensemble disent notre foi ainsi que notre communion. C’est pourquoi, par exemple, lors de la messe, nous disons tous la même traduction du Notre Père et si possible, dans un même mouvement de parole et de prière, comme dans un même souffle. Cette communion extérieure veut signifier notre communion intérieure qui dépasse ce que nous pouvons percevoir puisqu’elle existe au niveau universel de l’Église, à travers le temps et l’espace, où, dans le Christ Jésus, nous formons un seul Corps. Cela est également signifié quand, par exemple, nous sommes tous debout pour écouter l’Évangile, proclamer notre foi, ou avant d’aller communier pour signifier notre commun respect de la présence du Christ au milieu de nous.
S’il y a une légitime diversité de sensibilités spirituelles au sein de l’Église que représentent bien les différents dons et charismes du Saint-Esprit, ce dernier est également garant d’une nécessaire unité et d’une vitale communion. Ainsi, une véritable communion qui vient de Dieu ne peut pas faire l’économie d’un chemin de conversion pour chacun de nous.
Sur le plan paroissial, ce temps de carême en chemin vers la joie pascale doit être l’occasion d’une conversion du cœur pour favoriser la communion de nos communautés chrétiennes. Chacun, en ce temps de conversion, doit savoir toujours se remettre en cause afin d’être toujours plus disponible pour servir la communion de toute la paroisse, sans « esprit de clocher » mais bien plutôt dans le souffle de l’Esprit qui, avec toutes nos différences, construit l’Église du Christ. Comme le dit le Pape François, c’est l’unique réalité de la mission et de l’annonce de la joie de l’Évangile qui fera de nous des disciples-missionnaires en communion, tendus vers un même but : Jésus Christ !
Et un des moyens que propose la paroisse avec le parcours « miracle de la gratitude » (cinq jeudis du 6 mars au 3 avril à 20h à l’église St Louis) peut être une belle occasion à vivre un temps de conversion en grandissant dans l’action de grâce et l’émerveillement spirituel, et ainsi, dans l’Esprit Saint, se centrer toujours davantage sur le Christ.
« Si l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit » (Ga 5, 25)

Bien fraternellement,
Tout à Jésus par Marie

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU, curé +