Vous avez dit KERYGMA?


Telle fut notre interrogation à l’invitation lancée par le Père Lubot nous demandant de participer au rassemblement organisé à Lourdes du 20 au 23 octobre derniers, à l’initiative des évêques de France. Nous y sommes partis sans trop savoir à quoi nous attendre de cette session, alors même qu’une démarche nationale avait été engagée depuis plus d’un an dans les différents diocèses de France, y compris celui de Luçon.
Bref, on a pris le train en marche sans grandes difficultés avec vingt-cinq autres personnes de Vendée, accompagnées du Père François Bidaud.
Ce fut un beau moment d’Eglise, rassemblant plus de 2800 personnes dont 43 évêques, et quelques 300 prêtres, preuve de l’importance du sujet mis sur la table « le kérygme » ! Messes, conférences, ateliers, tables rondes, visite de la pépinière de jeunes pousses, veillées, et spectacle ont rempli ces trois journées intenses, ne laissant que trop peu de temps pour profiter du sanctuaire qui nous accueillait. Ce ne sera que partie remise.
Kérygme, ce « nouveau » mot peut faire peur tant il semble compliqué de prime abord avec sa racine grecque, mais qui parait plus familier si l’on dit « Evangile ». Cependant tout fut déployé, grâce aux conférences, pour nous permettre d’apprivoiser ce mot et imaginer son application. Parce que le Kérygme, c’est autant contenu du message que l’action d’annoncer. C’est pour cela que nous des Christophores !
Bien sûr, en premier lieu, ce mot est chargé de sens : « Jésus Christ est mort et ressuscité pour nous sauver ». Par ce message, cœur de l’annonce kérygmatique, c’est remettre le mystère de la CROIX au milieu du village, pour nous, catholiques et pour le monde. Le Pape François en a proposé une écriture plus développée dans l’exhortation apostolique, Evangelii gaudium : « Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer. »
Après avoir entrevue l’évolution de notre société française dans une sécularisation de plus en plus prégnante, mais laissant entrevoir avec optimisme la montée en puissance du spirituel, vers un appel à la transcendance, ont été posées les fondations de la nouvelle évangélisation.
Et, en second lieu, l’enjeu kérygmatique réside dans l’annonce même de ce message. Pour cela, le Cardinal François Bustillo, évêque d’Ajaccio, nous a proposé une réflexion sur l’expression « VIVRE EN DISCIPLE MISSIONNAIRE ».
Vivre : invitation à prendre du temps, à retrouver le côté gratuit de la vie et de la beauté de la création face à une hémorragie du sens de la vie, de la frénésie des activités qui s’enchainent. L’appel de Matthieu par Jésus : « Toi, suis-moi », s’adresse à chacun, et nous invite à sortir du « faire » pour « être ».
En disciple : mais avant d’être missionnaire, on est disciple, se laissant guider, docile à la Parole, qui nous forme et nous transforme, au-delà des connaissances que nous devons certes acquérir. C’est un appel à vivre dans le Christ, nourri par la prière et l’adoration.
Missionnaire : il nous faut sortir d’un regard de peur, sans arrogance et sans complexe, chastement, pour être créatif et audacieux, sans être des élites. Jésus n’envoie pas seul, son Esprit Saint est là, il accompagne.
Après les conférences en matinées, les après-midis étaient consacrées aux 48 ateliers proposés et aux tables rondes. Notamment pour nous, « préparation mariage », « accueil des migrants », « Chrétiens dans le monde ; comprendre et faire connaître la dimension sociale du kérygme », « visite d’église pour créer un parcours kérygmatique », « la mission par Saint Paul et ses lettres ». Rapidement, nous nous sommes rendus à l’évidence, il n’y a aucune recette miracle pour partir en mission. Tout est à inventer et les propos du Cardinal Bustillo doivent nous permettre d’être féconds en adoptant cette « règle de vie ».
Un espace dédié à la pépinière des petites pousses a également permis de prendre connaissance des initiatives prises dans les différents diocèses. De quoi inspirer toute une vie missionnaire pour nos paroisses. Mais à dire vrai, notre paroisse n’est pas en reste et nous pouvons témoigner de sa vivacité kérygmatique avec l’adoration perpétuelle, les fraternités paroissiales, les repas solidaires organisés par la Diaconie paroissiale, la catéchèse des adultes, et tant d’autres choses.
Mais c’est aussi ce qui nous est donné de vivre au sein de notre communauté CINÉ. Depuis deux ans, nous cheminons dans cette dynamique du disciple missionnaire, après avoir revisité les grâces des sacrements d’initiation que sont le baptême, l’eucharistie et la confirmation. Chaque semaine, nous nous retrouvons avec 8 frères et sœurs qui nous ont été donnés. Et après 37 ans en Equipes Notre Dame, nous avons accepté de nous laisser bousculer par le Christ en lui consacrant ce temps qui nous manque toujours. Nous y avons trouvé une richesse fraternelle qui ne fait que se consolider au fil du temps, et qui nous ouvre à des chemins de charité que nous n’avions pas imaginé vivre si intensément. Déo gratias pour notre communauté Kyrios (Jésus est Seigneur)
Claire et Bruno Fouché

Vous pouvez retrouver tous les contenus de cette session sur https://catechese.catholique.fr/demarche-kerygma/
Et les jeunes pousses : https://catechese.catholique.fr/demarche-kerygma/327410-affiches-pepiniere-petites-pousses/